Quelle est l'importance de préserver la mémoire du KL Gusen, et pourquoi est-elle importante non seulement pour les anciens prisonniers, leurs familles ou les familles des victimes, mais aussi pour les individus, les communautés locales et des nations entières ? Ces questions seront discutées par les membres du panel :

• M. Guy Dockendorf, Luxembourg, président du Comité international de Mauthausen.
• Professeur Jan Rydel, Pologne, membre du Conseil consultatif international du Mémorial de Mauthausen.
• Mme Martha Gammer, Autriche, représentante du Comité du Mémorial de Gusen
• Professeur em. Jean-Paul Lehners, Université du Luxembourg, Membre de l'ECRI (Commission européenne contre le racisme et l'intolérance), Conseil de l'Europe, Strasbourg

L'objectif de la discussion est de contribuer à rétablir la mémoire de Gusen, l'ancien camp de concentration nazi allemand, dans la conscience collective. Le KL (Konzentartionslager) Gusen faisait partie du complexe d'extermination KL Mauthausen-Gusen en Autriche. Il reste à ce jour l'un des sites commémoratifs les plus importants d'Europe et a été le lieu de martyr de dizaines de milliers de victimes, hommes et femmes, de plusieurs dizaines de nationalités : Albanais, Autrichiens, Belges, Bulgares, Tchèques, Néerlandais, Français, Allemands, Grecs, Italiens, Juifs hongrois, Luxembourgeois, Polonais, Serbes, Slovaques, Slovènes, Espagnols, citoyens de l'Union Soviétique. Pour les Polonais, il revêt une importance particulière, non seulement en raison du plus grand nombre de prisonniers et de victimes nés en Pologne qui y ont souffert, mais aussi en tant que site d'extermination de l'intelligentsia polonaise. Après la guerre, la plupart des responsables ont échappé à toute responsabilité, et les vestiges du camp de concentration de Gusen ont commencé à tomber en ruine. Pendant des décennies, sa mémoire n'a survécu que grâce à un groupe d'anciens prisonniers, à leurs familles et à des associations locales. Ces dernières années, grâce à leur engagement constant et aux efforts des pays d'origine des victimes, une réelle chance s'est présentée de sauver la mémoire de Gusen pour la postérité. En 1997, Gusen a reçu le statut de site commémoratif officiel de la République d'Autriche et une protection juridique. En 2004, un centre d'accueil a été créé. Au cours des deux dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés, notamment grâce à l'achat par l'Autriche d'une partie du terrain où se trouvent les vestiges de l'ancien camp. La table ronde sera précédée de la projection du court-métrage "545 jours. Et puis une vie. Un film contre l'oubli. Stanislaw Zalewski et sa longue lutte pour un mémorial digne de l'ancien camp de concentration de Gusen" (Production de l'Institut polonais, Vienne, 2022). La discussion et la projection (sous-titres) se dérouleront en anglais.