Adepte d’une musicalité délicate, avec ses mélodies soignées, son grand sens de l’espace, mais aussi une recherche sonore aiguisée, le pianiste Bruno Angelini propose avec Transatlantic Roots un voyage panoramique dans la contre-culture américaine, porté par une musique très cinématographique où les pièces se succédent comme des tableaux dont on peut suivre la dramaturgie interne. Il convoque ici des grandes figures américaines issues du champ artistique et sociétal qui exercent un regard subversif, analytique sur l’Amérique. Il en résulte une écriture inventive, captivante, tantôt méditative et enlevée, alternant des climats introspectifs avec des ambiances brûlantes, tantôt chambriste, tantôt électrique. Le tout servi par des musiciens magnifiques qui s’inscrivent admirablement dans le projet: le trompettiste Fabrice Martinez dont la justesse et l’implication sont sans limite, associé à la batterie toute en puissance contenue d’Eric Echampard.