Le Geste – une pièce théâtrale

Les mains étaient l’un des éléments les plus caractéristiques de l’œuvre de Camille Claudel, lui conférant une force émotionnelle et une expressivité unique. Ces mains sculptées témoignent de sa capacité à saisir l’essence humaine et à transmettre des émotions profondes à travers son art.

Sous forme de pièce théâtrale, Sandrine Cantoreggi incarne à la fois la sculptrice et son œuvre. Nous proposons d’explorer les dialogues et les tensions entre sculpture et musique, entre création et interprétation, entre action et renoncement, entre Camille et le monde extérieur, afin de mettre en lumière l’importance des mains, vecteurs d’énergie et de sensibilité. L’objectif est de mieux comprendre cette artiste dont la vie et la créativité furent étouffées si tôt, et de raviver son souffle créateur.

Sur les traces tactiles de Camille Claudel, la musicalité de ses sculptures apparaît frappante. Les mains incarnent le lien entre l’intériorité de l’artiste et sa relation au monde. De même, un instrumentiste « touche » son instrument avec expressivité pour en faire jaillir sons et émotions. Qu’il s’agisse d’évocations directes, comme La Valse ou La Joueuse de flûte, ou de la finesse expressive des mains et des doigts dans ses sculptures, nous percevons une résonance invisible à l’œil. Cette pureté et cette puissance se retrouvent dans l’expression musicale d’œuvres écrites sans compromis par les violonistes-compositeurs Eugène Ysaÿe et Georges Enesco pour leur instrument de prédilection.

À travers la musique que ce projet inspire à la compositrice Catherine Kontz, et le travail de sculpture de Marie-Josée Kerschen en dialogue avec cet univers passé, la violoniste Sandrine Cantoreggi tisse une mise en espace sonore ancrée dans notre monde contemporain, tout en ouvrant la voie à l’interprétation de futurs possibles.

Un texte fil rouge accompagnera également le public, en le plongeant dans les réflexions d’une Camille contemporaine – réelle et imaginée –, nourrie de l’abondante correspondance et de la riche documentation biographique de l’artiste. Les projections, sous le regard de la cinéaste Anne Schiltz, magnifieront les gestes de la violoniste et permettront une fusion poétique entre sculpture et corps sur scène.

en collaboration avec: Max Stoltz (vidéo), E. M. Parry (scénographie / costumes / lumières), Anne Schiltz (cinéaste / videocontent), Marie-Josée Kerschen (sculptrice)