« Habiter la sapinière » 
Les forêts ardennaises sont le berceau de nombreux mythes et légendes en Belgique. Ces paysages familiers et mystérieux, aujourd’hui dénaturés par la sylviculture intensive, deviennent des lieux de tension entre nature et industrie. La monoculture de résineux, la perte de biodiversité et les ravages causés par les scolytes reflètent une gestion forestière fonctionnelle. 
Pourtant, ces forêts artificielles aux rangées infinies d’épicéas conservent une étrange beauté, presque mystique, qui nourrit l’imaginaire. 
Durant cette résidence, l’artiste Léo Gillet travaillera la tapisserie murale mêlant récits folkloriques, paysages industriels et mythologie personnel. Ces œuvres textiles, à la fois sensibles et narratives, inviteront à l’immersion et à la discussion. Le tufting, par son mélange d’artisanat et de mécanique, fait écho aux tensions observées dans la forêt. Le projet, ancré dans une démarche environnementale et artistique, ambitionne de raviver les liens entre humains et territoire, tout en explorant les enjeux contemporains de la forêt ardennaise. Le scolyte, insecte destructeur, en devient le nouveau monstre, remplaçant les figures mythiques d’autrefois.

Léo Gillet a 28 ans, habite à Bruxelles et fût diplômé d’un master en illustration/ sculpture à l’école de recherche graphique (ERG) en 2019. 
Sa pratique artistique s’inscrit dans un récit fragmenté, ultra coloré et généreux se présentant sous forme d’illustration, de bande dessinée, de sculpture ou encore de tapis. 
Il explore et documente son environnement en abordant des thèmes comme la nature, le folklore, la fête, la maladresse ou encore le jeu. Souvenirs, rencontres, fantasmes et banalité se confrontent et s’assemblent pour créer des images à la touche éclectique, dynamique, tâchée et ce, souvent, dans un décor de campagne belge aux allures américaines.

“Inhabiting the fir forest”
The forests of the Ardennes are the cradle of many myths and legends in Belgium. These familiar and mysterious landscapes, now denatured by intensive forestry, are becoming places of tension between nature and industry. The monoculture of softwoods, the loss of biodiversity and the ravages caused by bark beetles reflect functional forest management. 
Yet these artificial forests with their endless rows of spruce trees retain a strange, almost mystical beauty that feeds the imagination. 
During his residency, artist Léo Gillet will be working on wall tapestries that combine folk tales, industrial landscapes and personal mythology. These textile works, both sensitive and narrative, will invite immersion and discussion. Tufting, with its blend of craft and mechanics, echoes the tensions observed in the forest. The project, rooted in an environmental and artistic approach, aims to revive the links between humans and the land, while exploring the contemporary issues facing the Ardennes forest. The bark beetle, a destructive insect, becomes the new monster, replacing the mythical figures of yesteryear.

Léo Gillet is 28, lives in Brussels and graduated from the Ecole de Recherche Graphique (ERG) in 2019 with a master’s degree in illustration/sculpture. 
His artistic practice is rooted in a fragmented, ultra-colourful and generous narrative in the form of illustration, comics, sculpture and carpets. 
He explores and documents his environment through themes such as nature, folklore, celebration, clumsiness and play. Memories, encounters, fantasies and banality collide and come together to create images with an eclectic, dynamic, stained touch, often set against an American-style backdrop of the Belgian countryside.